Enfin ! Bien après le groupe Volkswagen qui a lancé sa boîte « DSG » il y a 6 ans et après de nombreux autres constructeurs, le groupe Fiat inaugure sa propre boîte de vitesses robotisée à double embrayage. Et c’est la petite Alfa MiTo, petite sportive concurrente des Mini, Citroën DS3 ou Audi A1 qui est chargée de la lourde tâche de l’inaugurer.

La recette d’une boîte à double embrayage est désormais bien connue. Les ingénieurs de Fiat Powertrain Technologies ont travaillé sur une boîte manuelle existante pour réaliser un dispositif composé de deux boîtes placées en parallèle, chacune avec son propre disque d’embrayage. L’une est chargée des rapports pairs, l’autre impairs. La boîte compte 6 rapports, l’ajout d’un septième rapport étant possible dans le futur.
Conçue pour encaisser des couples jusqu’à 350 Nm (soit un diesel de cylindrée moyenne ou un bon moteur essence turbocompressé), la boîte TCT (pour Twin Clutch Technology) est ici accolée au moteur MultiAir 1,4 l. de 135 chevaux et 230 Nm de couple.
Grâce à l’utilisation d’un carter sec, cette boîte compacte entre sans problème sous le capot de la MiTo, mais il est prévue de la faire entrer début 2011 sous celui de la Giulietta et, plus tard, sans doute de la remplaçante de l’actuelle 159.
Les avantages du carter sec ne s’arrêtent pas à la logeabilité puisque cela permet de supprimer les frottements et la nécessité d’une montée en température avant d’obtenir l’efficience maximale liés à l’utilisation d’un bain d’huile ainsi que de réduire la masse. C’est autant de gagné pour la consommation en carburant.

Au volant, une telle transmission s’utilise exactement de la même manière qu’une boîte automatique classique, avec un levier reprenant le schéma PRND. Un mode séquentiel permet de passer les rapports à la main sur le levier ou à l’aide de palettes situées derrière le volant (en série). Notons la délicate attention d’Alfa de positionner la commande de montée des rapports vers le bas, comme sur toute bonne sportive qui se respecte. La transmission est par ailleurs couplée au sélecteur DNA qui permet au conducteur de choisir entre trois modes de conduite : Dynamique, Normal ou « All weather ». Dans le premier cas, la réponse à l’accélérateur est plus franche et la direction plus dure. En mode Normal, la conduite est plus tranquille tandis que le mode tout temps (A) permet de réduire le couple de manière à éviter les patinages intempestifs lors des accélérations sur route glissante.
La sportivité est ce qui caractérise cette boîte par rapport à son équivalent VW, bien que le premier ressenti nous a donné l’impression d’une légère inertie lors des changements de rapports. Au rétrogradage, la loi de passage envoie un léger coup de gaz qui flattera l’ego du conducteur. À l’accélération, elle se montre plus véloce que la boîte mécanique (à 5 rapports) qu’elle remplace et permet de réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h en 8,2secondes (contre 8,4 sec. pour la boîte mécanique).
Pour autant, la boîte TCT a avant tout été conçue pour réduire la consommation de carburant et, si l’on se fie aux mesures normalisées, elle y parvient puisqu’elle permet à la MiTo de consommer 0,1 l. de moins pour cent kilomètres parcourus (à 5,5 l./100 km et 126 g de CO2/km). Sans doute le système Stop&Start n’y est-il pas non plus étranger. Ceci dit, la gestion de celui-ci avec la boîte TCT est vite irritant car il se montre plus lent au redémarrage qu’avec une boîte classique. Un défaut dont ont pourtant réussi à s’affranchir les concepteurs de la DSG de VW sur laquelle le redémarrage est instantané. Fiat devra travailler à l’amélioration de ce point.
Au final, le couple MultiAir turbocompressé et boîte TCT fonctionne plutôt bien. Il était de toute façon indispensable que le groupe Fiat se dote à son tour de cette technologie double embrayage qui assure à la fois sobriété et sportivité et, avouons le, que nous ne sommes pas déçus que ce soit Alfa qui en profite en premier.
L’Alfa MiTo TCT est disponible à partir de 20 550 € (finition Distinctive), soit 1750 euros de plus que la version manuelle.